L’humanisme est inscrit dans le projet éducatif de l’ingénieur. Pour Gaston Berger, en 1957, l’ingénieur, parce qu’il pense et produit la technique, a une responsabilité profonde dans le monde qu’il construit. Il a basé son projet de formation d’ingénieur sur un humanisme technique mais aussi sur un modèle de solidarité et d’ascension sociale par l’éducation. Cette philosophie est au cœur de tous les projets pédagogiques et de recherche des INSA depuis lors. 

Cette nécessité est aujourd’hui tout aussi prégnante : les INSA diplôment chaque année 3000 ingénieurs et 300 docteurs qui vont impacter le monde, contribuer à son évolution, en responsabilité.

Notre idée de l’ingénieur humaniste s’exprime dans la vision de Gaston Berger, qui défend :

 

  • Un rapport particulier au savoir

Il y a dans l’esprit de Gaston Berger l’idée que l’INSA renouvelle complètement le rapport de l’ingénieur à la connaissance en exigeant d’articuler les savoirs scientifiques et techniques à ce qui fait sens dans et pour le monde. Ainsi, les liens entre la nature et l’artifice, entre le monde et les valeurs doivent être pensés par l’ingénieur qui interagit avec les savoirs scientifiques, techniques et humains.

 

  • Une vision du rôle de l’ingénieur dans la société

De ce rapport au savoir découle une position de l’ingénieur dans la société. Gaston Berger suggère alors une nouvelle définition de l’ingénieur en tant que citoyen. Sa fonction technique se charge d’une fonction politique, plaçant ainsi l’ingénieur qui façonne la Cité face à une plus grande responsabilité.

Le modèle INSA est fondé sur un humanisme scientifique, mais également sur un autre pilier fondamental qui est social. Car si l’on veut penser les usages de la technique, il faut qu'elle puisse être conçue et produite par tous et qu'elle ne soit pas la propriété intellectuelle d’une élite. Les questions de responsabilités, d’enjeux climatiques n’incombent pas uniquement à ceux qui détiennent le pouvoir. C’est pourquoi nous avons une politique d’ouverture sociale très ancrée, très forte. Notre réponse passe avant tout par le recrutement de tous les talents, pour lutter contre le sentiment d'exclusion et l'autocensure et pour que l’ensemble des citoyens puissent être formés et agir grâce à une éducation d’excellence. On évoque souvent l’exclusion des citoyens mais l’éducation est le meilleur vecteur d’inclusion. La confiance et la coopération passent aussi par l’inclusion des femmes dans les sciences.

L’Institut Gaston Berger propose de s’appuyer sur ce modèle en tant qu’identité certes mais surtout en tant que moteur pour traiter des questions contemporaines qui rendent compte des liens entre l’ingénieur, la technique et la société.